HYPOPHOSPHATEMIE



Définition
Diminution du taux sérique de phosphate (ou de phosphore)

Etiologies en soins intensifs
Selon différents mécanismes et circonstances :
a. conséquences de situations chroniques:
- insuffisance d’apport prolongée : anorexie, malnutrition
- diminution absorption intestinale : vomissements, aspiration gastriques, antiacides, corticothérapie, sucralfate
- augmentation pertes urinaires : diurétiques, polyurie osmotique, syndrome de Fanconi, hyperparathyroïdie
b. hypophosphorémies de transfert
- alcalose respiratoire (hyperventilation), potentialisation par perfusion de glucose
- insulinothérapie
- syndrome de renutrition : associée à intolérance glucidique, hypokaliémie, hypomagnésémie, acidose
c. éthylisme chronique
d. sepsis
e. postopératoire en cas de chirurgie lourde, traumatisme crânien, brûlures étendues
f. hémopathies à prolifération rapide, greffe de moelle osseuse
g. médicaments à toxicité rénale : ifosfamide, cisplatine, aminosides, foscarnet

Conséquences cliniques
- insuffisance cardiaque aiguë réversible (cf sepsis)
- tachycardies ventriculaires et supraventriculaires
- détresse respiratoire (surtout si insuffisance respiratoire sous-jacente) par dysfonction diaphragmatique
- rhabdomyolyse dans certaines situations : éthylisme chronique, syndrome de renutrition, syndrome malin des neuroleptiques
- troubles neurologiques : anxiété, délire et hallucinations, irritabilité, confusion mentale, ataxie, convulsions, coma, quadriplégie, tableau de polyradiculonévrite, troubles visuels, …
- troubles des fonctions granulocytaires

Traitements
préventif
supplémentation (0,2 à 0,5 mmol/kg/j) uniquement en cas d’alimentation parentérale totale ou de dénutrition grave
curatif
seulement si hypophosphorémie sévère (phosphatémie < 1 mg/dl)
contre-indication : hypercalcémie
préparation : glucose-phosphate (PhocytanR), phosphate disodique, phosphate dipotassique
posologie : 0,25 à 0,5 mmol/kg (7,5 à 15 mg/kg) en 4 heures iv