DESHYDRATATION


1. Types de déshydratation

 

extracellulaire pure

extracellulaire avec hyperhydratation intracellulaire

globale

intracellulaire pure

intracellulaire avec hyperhydratation extracellulaire

poids

¯

¯ ou N

¯ ¯

¯

N

hématocrite

augm

augm

augm

N

¯

protidémie

augm

augm

augm

N

¯

natrémie

N

¯

augm

augm

augm

volémie

¯

¯

¯

N

augm

osmolalité

N

¯

augm

augm

augm

En pratique, l'évolution de l'hématocrite et de la proditémie traduit l'hydratation extracellulaire et celle de la natrémie et de l'osmolalité l'hydratation intracellulaire.

2. Etiologies principales

A. Déshydratations extracellulaires pures : diminution parallèle des stocks sodé et d’eau :
- pertes extrarénales : natriurie < 20 mEq/l
* digestives : vomissements, aspiration digestive, diarrhée, fistule digestive, 3e espace, tumeur villeuse
* cutanées : fièvre
- pertes rénales : natriurie > 20 mEq/l
* insuffisance rénale chronique (atteinte interstitielle)
* stade polyurique des levées d’obstacle et de nécroses tubulaires aïgues
* acidose tubulaire rénale distale
* insuffisance surrénalienne
* diurèse osmotique, diurétiques
B. Déshydratations extracellulaires avec hyperhydratation intracellulaire : lors du remplacement total ou partiel d’une perte liquidienne riche en sodium par un apport d’eau sans ou pauvre en sodium
C. Déshydratations globales : par perte liquidienne à faible concentration de sodium
- pertes extrarénales (sudorales, digestives) : U/P osm > 1, natriurèse < 10 mEq/l
- pertes rénales (diurèse osmotique, hypercalcémie) : U/Posm = 1, natriurèse > 50 mEq/l
D. Déshydratations intracellulaires pures : par perte d’eau sans perte d’électrolytes associée
- pertes respiratoires (intubation, trachéotomie) : U/P osm > 1
- pertes rénales (diabète insipide central ou néphrogénique comme par hypercalcémie ou traitement à l’amphotéricine B) : U/P osm < 1 (natriurèse variable selon les apports sodés)
E. Déshydratations intracellulaires avec hyperhydratation extracellulaire : créée en présence d’une rétention rénale anormale de sodium par des apports élevés en sel sans apports proportionnels d’eau (restriction hydrique chez un sujet oedémateux, augmentation brusque des entrées de sodium) : U/P osm > 1 avec natriurèse variable.

3. Attitude thérapeutique

I. Traitement étiologique
II. Réhydratation
A. Déshydratation extracellulaire :
- en cas de choc hypovolémique : colloïdes (500 ml en 15 min jusqu’à remontée de la TA)
- perfusion NaCl 0,9 % (ou NaHCO3 1/6e M selon iono) i.v. (ou à défaut par sonde gastrique) dont la quantité est appréciée par la perte de poids (moitié du volume à donner pendant les 12 à 24 premières heures selon l’état clinique)
B. Déshydratation intracellulaire : apport d’eau sous forme de glucosé 5 %
- évaluation du déficit en eau : poids habituel x 0,6 x [ natrémie/140 - 1 ]
- administrer 30 à 50 % du déficit hydrique les 1ères 24 h
C. Déshydratation globale :
- d’abord correction volémie : colloïde ou NaCl 0,9 %
- ensuite : réhydratation avec glucosé 5 % NaCl 0,45 % (+ 1,5 g Kcl par litre)
quantité à perfuser : selon l’évaluation du déficit en eau (cf supra)