HEPATITE VIRALE E
Devenue la première cause ’hépatite aiguë virale en Europe de l’Ouest
Virus de la famille des Hepeviridae, genre Orthohepevirus (7 génotypes)
I. Histoire naturelle
1. Transmission
Réservoir : nombreux mammifères domestiques et sauvages (porc, sanglier, cervidés, lapin)
Contamination : par contact direct avec les animaux infectés ou par l’ingestion de viande et d’abats insuffisamment cuits;
plus rarement, par des produits dérivés du sang
2. Infection aiguë
- période d’incubation : 2 à 6 semaines
- asymptomatique dans la majorité des cas
- hépatite cholestatique chez 5 à 30 % des patients, résolutive en 2 à 6 semaines
- apparition des IgM anti-VHE contemporaine du pic de cytolyse, restant détectables pendant 6 à 9 mois
- rarement : insuffisance hépatocellulaire (0,5 à 4%)
3. Infection chronique
- chez des patients immunodéprimés infectés par les génotypes 3 et 4 (notamment transplantés d’organes
solides ou de cellules souches et patients d’oncologie sous chimiothérapie ou biothérapie immunosuppressive
- diagnostic : persistance de l’ARN viral dans le sang et/ou les selles des patients 3 mois après
le diagnostic
- risque de fibrose hépatique rapidement évolutive et de cirrhose
4. Manifestations extra-hépatiques
- neurologiques : syndrome de Guillain-Barré, syndrome de Parsonage-Turner
5 à 11 % des syndromes de Guillain-Barré et plus de 10 % des syndromes de Parsonage-Turner sont associés à une infection
récente par le VHE dans les pays d’Europe de l’Ouest
- hématologiques : anémie arégénérative ou hémolytique, érythroblastopénie, thrombopénie, cryoglobulinémie
- rénales : insuffisance rénale aiguë, glomérulonéphrites avec ou sanscryoglobulinémie
- pancréatiques
II. Diagnostic
Sérologie : Anticorps anti-VHE (EIA, ELISA) : IgM en cas d'infection aiguë
Chez l’immunodéprimé : sensibilité dela sérologie moins bonne: test de détection directe du génome viral (RT-PCR)
III. Traitement
lié au statut immunitaire du patient:
- immunocompétent: résolution spontanée le plus souvent
- immunodéprimé: réduction de l’immunosuppression lorsqu’elle est envisageable,
ou traitement par ribavirine de 3 mois